Référencement est une “procédure d’acceptation puis d’inscription” d’un ou de plusieurs nouveaux produits dans un référencier sur la liste de ceux que le point de vente, ou plus globalement l’enseigne, proposera à la vente.
Référencier : fichier informatisé ou liste des produits ayant obtenu un accord de référencement de la part d’une enseigne.
« Référencer des produits d’une marque », signifie que ses produits sont inscrits dans une base de données chez un distributeur.
– Pour une enseigne, le choix des fournisseurs participe d’un processus stratégique visant l’obtention d’un avantage compétitif vis-à-vis des concurrents – que ceux-ci gèrent le même type de format de vente (concurrence intra-type) ou d’un format différent (concurrence inter-type ou digitale).
– On désigne par « budget de référencement » les sommes allouées par un fournisseur à la procédure de référencement (contact distributeur, négociation, adaptation éventuelle des produits, implantation en rayon, primes, remises. . . ) d’un ou de plusieurs de ses produits.
La décision de passer ou non un accord de référencement d’un produit dépend de l’orientation que l’enseigne souhaite donner à sa relation commerciale avec les fournisseurs :
– Fournisseurs stratégiques : chercher à renforcer et à stabiliser cette relation en privilégiant les fournisseurs déjà référencés ;
– Fournisseurs non stratégiques : s’affranchir d’une dépendance excessive liée à une forte concentration de ses approvisionnements et mettre en concurrence ses fournisseurs actuels avec d’autres non encore référencés.
D’abord, comme toute négociation, les facteurs personnels de réussite sont importants :
– C’est une situation de communication interpersonnelle : elle implique deux personnes, l’acheteur et le vendeur, dans une relation de face-à-face, chacun étant à tour de rôle l’émetteur et/ou le récepteur.
– dans un contexte de négociation “distributive” : les acteurs partent d’un écart de position entre les objectifs de chacun et tentent de le réduire par le meilleur accord possible pour préserver leurs intérêts réciproques.
– et dans une relation inter-entreprise : situation de négociation en B to B (business to business) c’est-à dire entre deux entreprises.
On peut citer cinq enjeux :
Espérance de gain et prise de risque :
– Le résultat de la négociation peut aboutir à des conditions de vente difficiles (faible marge commerciale) et à une prise de risque importante (retour des marchandises aux frais du four- nisseur, délais de paiement parfois longs).
– Toutefois, cela peut concerner des volumes importants, beaucoup de magasins approvisionnés et une visibilité commerciale importante.
Une problématique complexe :
– Inélasticité de l’offre : la place disponible dans les points de vente n’est pas illimitée et le référencement d’un nouveau produit a souvent pour contrepartie le déréférencement d’un autre.
– Optimiser les ventes et favoriser la Relation client : obtenir les meilleures conditions d’achat (prix, livraisons, délais de paiement) pour des produits qui correspondent vraiment aux attentes des clients et collecter de la data.
La négociation avec la centrale d’achat est considérée comme une négociation distributive :
– la concentration des enseignes ces dernières années a abouti à un nombre très limité de centrales d’achat (quatre centrales en France en 2018 : Auchan-Système U, Intermarché- Casino, Carrefour-Cora et Leclerc) face à une multitude de fournisseurs isolés.
– Lors de ces négociations, la pression de la centrale est donc énorme pour obtenir des fournisseurs les meilleurs tarifs et des exclusivités.
La négociation avec la grande distribution peut se faire à deux niveaux : avec l’acheteur ou le product manager de la centrale (90 % des cas), ou avec le chef de rayon (dans 10 % des cas).
Très succinctement ses missions sont :
– Suivre les évolutions du marché pour connaître les tendances de la demande et de l’offre.
– Sélectionner les fournisseurs et négocier les conditions commerciales (délais livraison et paiement) grâce aux volumes obtenus par le regroupement des achats.
Il n’effectue pas les achats pour le compte de ses membres, qui auront la liberté de se fournir ou non auprès des fournisseurs référencés.
Il sélectionne certains petits producteurs locaux qui ne sont pas référencés en centrale d’achat.
Logiciels, fiches produits, formation et benchmark, etc.
Logiciels (ci-dessous, capture d’écran de PIPEDRIVE), fiche d’identité, mémos et historique des ventes, conditions d’achat.
Comme pour toute négociation commerciale, il faut préparer ses outils d’aide à la vente, notamment :
Les OAV doivent être le plus individualisés et personnalisés possible.
Préparez tout ce qui vous permettra de présenter votre proposition commerciale, d’en démontrer l’intérêt et d’argumenter : ordinateur/tablette, catalogue et/ou échantillons de produits, conditions commerciales (BR ou barèmes de remises, CGV et Tarifs), cartes de visite, brochures de présentation de l’entreprise,…
Il s’agit aussi d’adopter une certaine attitude : faire preuve d’ouverture d’esprit, d’empathie, rester concentré mais aussi déterminé, persuasif et motivé, et garder à l’esprit que les négociations avec la grande distribution sont rarement faciles.
La prise de contact consiste à se présenter, présenter sa fonction au sein de l’entreprise, présenter son entreprise et sa stratégie.
Le déséquilibre de la relation fournisseur/centrale d’achat rend délicate la mise en œuvre d’une réelle découverte des besoins. Le commercial doit surtout travailler en amont sa connais- sance du client. Il pourra vérifier lors de l’entretien que ses connaissances sont justes et compléter le repérage des besoins de l’acheteur et de ses clients.
Le commercial doit faire une double argumentation, en direction du distributeur et en direction de ses clients, rapport qualité/prix attendu, etc..
ARGUMENTS EN DIRECTION DU DISTRIBUTEUR | ARGUMENTS EN DIRECTION DES CLIENTS DU DISTRIBUTEUR | |
– Arguments en- treprise | Exemples, “notoriété de l’entreprise et de ses produits”, ” bons résultats sur d’autres circuits de distribution”, etc. | Campagnes de publicité, nombreuses animations |
– Arguments produit | Forte marge ou une forte rotation | Produit éthique, bio, issu du commerce équitable, emballage, originalité du produit, labellisé ou primé, etc |
– Clients | Adéquation entre le produit et les clients du réseau de distribution | Choix des clients élargi, besoins de différenciation des clients, arguments prix et rapport qua- lité/prix du produit |
– Arguments dis- tribution et com- munication | Fréquence des livraisons | Communication commerciale au- tour des produits, PLV, prospectus, TG, animations, etc. |
Il s’agit de traiter les objections de l’Acheteur de la centrale en les acceptant, en les reformu- lant et en trouvant une réponse adaptée pour les traiter. Les différentes objections peuvent concerner plusieurs thèmes :
L’ensemble de ces points est largement traité en Négociation.
Un contrat de référencement est un document écrit dans lequel est contractualisée une série d’accords entre le fournisseur et la centrale d’achat.
Ces accords portent sur : les produits, les conditions tarifaires, le lieu et les délais de livraison, les pénalités éventuelles en cas de retard de livraison, les délais de paiement et toute autre condition décidée lors de la négociation.
Dans la négociation devant aboutir à un accord de référencement, le prix et les conditions commerciales occupent une place très particulière. C’est un thème sensible. Revoyons en un premier temps, les fondamentaux du Calcul commercial. Ensuite, appliquons ces techniques à la “marge avant” et aux “avantages financiers”
Les acteurs de la négociations ont chacun leur indicateur commercial fondamental. Pour l’Acheteur de la Centrale ou du Groupement d’achats, on raisonne en Taux de marque. Tandis que le Commercial (souvent un Responsable Grands comptes ou Key Account Manager) raisonnera en Taux de marge.
Après cette révision des fondamentaux du Calcul commercial, appliquons ces techniques à la “marge avant” et aux “avantages financiers“.
« Autres avantages financiers ». MARGE AVANT : marge commerciale, soit la différence entre le prix de vente au consommateur et le prix d’achat par le détaillant à son fournisseur (grossiste, producteur, importateur).
MARGE AVANT : remise sur Prix de vente HT conseillé pour le client de l’enseigne.
« Autres avantages financiers ». MARGE AVANT : marge commerciale, soit la différence entre le prix de vente au consommateur et le prix d’achat par le détaillant à son fournisseur (grossiste, producteur, importateur).
On le calcule grâce au Taux de marque, vu précédemment.
AUTRES AVANTAGES FINANCIERS : alias marges arrière ou rétro-commissions.
« Autres avantages financiers ». Ces AVANTAGES FINANCIERS sont, en France, des remises différées versées par le fournisseur au distributeur. Et ce dernier ne pouvait les intégrer dans le calcul de ses prix de vente aux consommateurs.
En voici le recensement :
Toute autre obligation mise à la charge de l’acheteur serait donc détachable et constituerait une prestation de service soumise à son régime propre de TVA.
La grande distribution commercialise des services favorisant l’achat des produits par les clients des points de vente : TG, ILV, PLV, habillage rayon, effets de masse, théâtralisation en allée centrale, digitalisation, corners, stands, animations, flèches, stickers, catalogues, display sur site web, etc.
LOI « MACRON » DU 6 AOÛT 2015. La Loi Macron est entrée en vigueur le 6 août 2016. Les réseaux de distribution doivent revoir leur contrats à la lumière de ces nouvelles dispositions.
17 mai 2016 – Droit commercial
Les clauses de non-concurrence dans les contrats de distribution sont fréquentes et entraînent souvent pour le distributeur, à l’issue du contrat, une impossibilité d’exercer son métier.
L’article 31 de la Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « Loi Macron », a créé un Titre IV dans le Livre III du Code de Commerce intitulé « Des réseaux de distribution commerciale ».
Ainsi, l’article L. 341-2 prévoit que les clauses « ayant pour effet de restreindre la liberté d’exercice de l’activité commerciale » du cocontractant après l’échéance ou la résiliation du contrat de distribution sont en principe réputées non écrites, c’est-à-dire nulles.
Ce texte prévoit néanmoins que de telles clauses peuvent être valables si elles remplissent quatre conditions cumulatives :
Les nouveaux articles L. 341-1 et L. 341-2 du Code de commerce entreront en application un an après la promulgation de la loi, soit le 6 août 2016.
Ces dispositions initialement destinées à renforcer la concurrence dans la grande distribution sont néanmoins applicables à tous les domaines de l’industrie. Les clauses de non-concurrence figurant dans les contrats de franchise, de distribution, d’affiliation, de partenariat, conclus avant l’entrée en vigueur de ces dispositions, devront donc être revues par voie d’avenant par exemple.